Jane Eyre

Jane Eyre, Charlotte Brontë

Langue originale : anglais

Date de publication : 1847

J'adore (re)découvrir les classiques, autant en anglais qu'en français. Jane Eyre est devenu l'un de mes préférés. L'histoire suit l'évolution d'une jeune orpheline, Jane Eyre, pendant différentes périodes de sa vie, de ses 8 ans à son âge mûr. La voix de Jane Eyre, personnage libre et intelligent, donne vraiment corps à ce récit écrit à la première personne du singulier et présenté comme l'autobiographie de la protagoniste.

Ce roman (publié à l'époque sous un pseudonyme masculin par l'auteur) pourrait être vu comme un peu féministe de nos jours. Contrairement à certains classiques, ce roman fait surtout très moderne, par de nombreux aspects, notamment dans la structure du récit, l'enchaînement des nœuds de l'intrigue et le style à la fois léger et percutant. Le regard de Jane Eyre sur la société victorienne dans laquelle elle vit est décapant. Les dialogues sont pleins d'esprit et les discussions presque philosophiques des personnages invitent à la réflexion sur le mystère des relations humaines. Car Jane Eyre est aussi un magnifique roman d'amour, avec des personnages complexes, forts en caractère.

Le seul bémol : le retournement de situation à la fin, qui me paraît un peu tiré par les cheveux et presque « deus es machina ». Sinon, c'est une œuvre que j'ai trouvée très touchante, et qui a inspiré et continue d'inspirer de nombreux auteurs.

" D’où vient que nous revenions toujours à Jane Eyre avec le même attrait ? Avec le sentiment d’y trouver le romanesque porté à un degré de perfection ? Le roman offre un concentré de ce que le genre peut produire : l’histoire d’une formation, l’affrontement d’un être solitaire avec sa destinée, la passion, la peur, le mystère. C’est la révolte d’une humiliée, d’une femme inconvenante parce qu’elle s’oppose aux hommes. Jane est sauvage, directe, déjà féministe. Face à elle, le «cygne noir», Rochester, séducteur sulfureux, sadique et tendre, père et amant. Cette voluptueuse autobiographie déguisée - derrière Jane, on devine Charlotte - donne l’impression d’une âme parlant à l’âme."